Le vélo électrique, un vélo de paresseux ?
Le vélo électrique, un vélo de paresseux ?
Publiée le 01 april 2020
Entre novembre 2014 et janvier 2017, dans le cadre d’un projet de recherche européen dénommé PASTA (Physical Activity through Sustainable Approach), plus de 10000 personnes provenant de 7 grandes villes européennes ont participé à une vaste enquête.
Celle-ci visait à comparer le niveau d’activité physique des utilisateurs de vélos électriques avec ceux des cyclistes « mécaniques » et des non-cyclistes. Le niveau d’activité physique a été mesuré en « minutes MET par semaine », 1 MET (Metabolic Equivalent Task ou « équivalent métabolique » en français) correspondant à l’énergie dépensée par un individu au repos. Dans l’étude, la valeur MET définie selon les modes de transport était de : 6,8 MET pour le vélo, 5 MET pour le vélo électrique, 4 MET pour la marche, etc.
Et alors ?
Les conclusions de l’étude sont claires : les niveaux d’activité physique hebdomadaire des cyclistes « mécaniques » et des cyclistes « électriques » (ou e-bikers en anglais) sont très similaires (4085 minutes MET contre 4463) ! Précisons qu’étaient considérés comme e-bikers les cyclistes utilisant un vélo électrique exclusivement ou en combinaison avec un vélo classique.
Les e-bikers parcourent des distances moyennes clairement plus longues, que ce soit à vélo électrique (9,4 km) ou mécanique (8,4 km), que les cyclistes purement mécaniques (4,8 km), et la durée moyenne de leurs trajets, à vélo classique ou électrique (35 min. et 41,9 min.), est également largement supérieure à celle des cyclistes classiques (25,6 min.). Les trajets quotidiens des e-bikers sont également plus importants (8 km contre 5,3 km), mais leur durée est pratiquement la même que pour les cyclistes classiques (32,2 min contre 30,3 min en moyenne).
En revanche, les anciens cyclistes mécaniques reconvertis en e-bikers voient, il est vrai, leur activité physique hebdomadaire liée au transport légèrement baisser (d’environ 200 minutes MET par semaine). Quant aux personnes ayant troqué leur voiture ou les transports en commun contre le vélo électrique, elles enregistrent une augmentation significative de leur activité physique hebdomadaire (entre 550 et 800 minutes MET en plus).
Globalement, e-bikers et cyclistes ont un niveau d’activité physique supérieur aux autres catégories d’usagers. Enfin, on ne note presque aucune différence d’indice de masse corporelle entre e-bikers et cyclistes classiques (24,8 contre 23,8).
En bref
Les e-bikers se dépensent autant, voire plus, que les cyclistes classiques, puisqu’ils compensent l’effort moindre à fournir en parcourant de plus longues distances. Les auteurs de l’étude concluent que le vélo électrique est un mode de transport qui mérite d’être encouragé, car ses bénéfices au niveau de la santé sont indéniables, surtout s’il est utilisé en remplacement de la voiture. Enfin, ils estiment que les autorités devraient prendre en compte le fait que les e-bikers parcourent de plus longues distances, à des vitesses souvent plus élevées, et devraient adapter les infrastructures en conséquence.
L’étude peut être consultée ici (en anglais).