Micro-mobilité : quoi, où, comment ?

Micro-mobilité : quoi, où, comment ?

Publiée le 21 oktober 2019

[Article mis à jour le 19 août 2020]

Vous en avez déjà très certainement croisé en rue : des trottinettes électriques, des monoroues, des « Segways ® »… Ces engins font partie de ce qu’on appelle la micro-mobilité, un terme qui regroupe tous les moyens de déplacement individuels, légers, compacts et portatifs, permettant à l’utilisateur de parcourir de petites ou moyennes distances, souvent en complémentarité avec d’autres modes de transport. Ce sont donc des maillons essentiels de l’intermodalité.

Par micro-mobilité, on entend essentiellement les engins de déplacement électriques qui répondent à des appellations diverses, souvent confondues avec les marques des fabricants :

  • Trottinette électrique (« Segway® »)
  • Gyroroue (ou monoroue ou monocycle électrique)
  • Hoverboard
  • Skateboard électrique
  • Draisienne ou mini-scooter électrique
  • Vélo pliant électrique
  • Gyropode

 

 

Mais n’oublions tout de même pas les engins mus par la seule force de leur conducteur (trottinette, skateboard, vélo pliant).
La Loi parle en fait d’« engins de déplacement non-motorisés » et d’« engins de déplacement motorisés », ces derniers répondant à la définition suivante : «véhicules à moteur à deux roues ou plus qui ne peuvent, par construction et par la seule puissance de leur moteur, dépasser la vitesse de 25 km/h ».

Avant de craquer pour l’un de ces engins, faites bien attention de prendre en compte que presque tous nécessitent un apprentissage, parfois long, avant de pouvoir être utilisés correctement sur la chaussée. Mais que cela ne vous décourage pas car, après tout, vous n’avez pas appris à rouler à vélo en un jour…

La micro-mobilité, quels sont ses avantages ?

  • Le premier atout est bien évidemment le faible encombrement : souvent légers et/ou pliables, ces engins s’emportent partout et sont généralement faciles à stocker. La plupart sont par ailleurs très compacts, vous pourrez facilement les embarquer sous le bras pour prendre l’ascenseur et les transports en commun, ou les glisser dans le coffre d’une voiture.
  • Ce sont de formidables outils pour vous essayer à l'intermodalité : grâce à eux, vous parcourrez plus facilement les premiers ou les derniers kilomètres de votre trajet, avant ou après un trajet en train, en bus, en covoiturage...
  • Leur vitesse et leur autonomie impressionnent, car certains peuvent vous faire parcourir entre 20 et 40 km à une vitesse de 25 km/h.
  • Il est très facile de les recharger à la maison ou au bureau : il suffit de les brancher à une prise de courant pendant 2 à 5 heures pour que la batterie soit de nouveau à sa pleine capacité.
  • Enfin, le prix, qui est bien souvent très accessible (certains débutent dans les 300€), surtout comparé à l’achat d’un bon vélo à assistance électrique (comptez 1750€ en moyenne) ou d’un vélo pliable de qualité.

A vous maintenant de comparer le prix, le poids, la facilité d’utilisation, l’encombrement, la vitesse que vous pouvez atteindre, l’autonomie de la batterie et la qualité de fabrication avant de faire votre choix.

Intéressant, mais quels sont les inconvénients ?

  • Pas toujours pratiques : il devient difficile de véhiculer des enfants en bas-âge ou de faire des grosses courses, puisque vous ne pouvez emporter qu’un sac à dos.
  • Il est souvent nécessaire de s’entrainer intensément avant de pouvoir maîtriser complètement ces objets technologiques et de rouler en toute sécurité sur la chaussée (deux ou trois jours seul hors de la circulation semblent le minimum).
  • On peut également citer une difficulté de cohabitation entre les différents modes : attention aux autres usagers de la route ou des trottoirs.
  • La méconnaissance de la législation qui entoure ces objets de micro-mobilité : les assurances existantes, les règles du Code de la route, le comportement des autres usagers, etc. Il y a ici un réel travail d’éducation à entreprendre.
  • La technologie, encore peu connue : combien de cycles de rechargement par batterie ? Comment recycler ces engins une fois obsolètes ? Est-ce véritablement un outil adapté à une nouvelle mobilité ou un simple gadget ? Etc.
  • Les infrastructures, qui ne sont pas encore complètement adaptées. En ville, il est probable que vous rencontriez des obstacles (trous, bordures, etc.) qu’il faudra éviter avec prudence. D’où l’importance de contrôler parfaitement votre nouvel engin de mobilité.

Propriétaire d’un engin de déplacement motorisé, quelles sont vos obligations ?

  • Si vous roulez au pas (en dessous de 5-6 km/h), vous devez vous comporter comme un piéton : utiliser les trottoirs, les passages pour piétons, etc. Attention à bien adapter votre vitesse dans les piétonniers et en présence d’enfants ou de personnes à mobilité réduite.
  • Si vous roulez plus vite que le pas (au-dessus de 5-6 km/h), vous devez vous comporter comme un cycliste : emprunter les pistes cyclables quand elles sont praticables, rouler à droite sur la chaussée, respecter le code de la route pour les cyclistes, etc.
  • Et le RAVeL ? Vous pouvez bien évidemment circuler sur le RAVeL, pour autant que  votre engin soit conforme à la réglementation, c’est-à-dire, entre autres, qu’il n’ait pas la capacité de dépasser la vitesse de 25 km/h, et que sa largeur n’excède pas 1 mètre. Si votre engin n’est pas motorisé, vous pouvez y circuler à une vitesse de maximum 30 km/h, comme n’importe quel autre usager du RAVeL (plus d’infos sur le site du RAVeL).
  • Les engins de déplacement motorisés ne sont pas assimilés à des véhicules automoteurs, que ce soit pour le Code de la route, pour la législation relative au permis de conduire ou pour les règles d’immatriculation : ils ne doivent donc pas être immatriculés et leurs utilisateurs ne doivent pas être munis d’un permis de conduire. Attention cependant : si votre engin peut dépasser les 25 km/h, il ne rentre plus dans la même catégorie de véhicule, et d’autres obligations s’appliquent à son utilisation (port du casque obligatoire, immatriculation, assurance supplémentaire, etc.).
  • Les engins de déplacement motorisés doivent satisfaire aux conditions minimales en matière de sécurité et avoir le marquage CE.
  • Qu’en est-il des assurances ? Selon la Loi, les véhicules automoteurs qui, par leur force automotrice, ne peuvent pas dépasser la vitesse de 25 km/h ne doivent pas être assurés (à l’exception des cyclomoteurs de classe A, qui ne sont d’ailleurs pas des « engins de déplacement » mais des « véhicules motorisés »). Attention toutefois : si, en cas d’accident, le conducteur d’un engin de déplacement est reconnu fautif, c’est lui qui devra réparer le préjudice. Mieux vaut donc avoir souscrit à une assurance RC familiale, qui couvrira les dommages matériels et physiques causés à autrui.
  • Obligations vis-à-vis de l’équipement : à vous de disposer de vêtements réfléchissants et d’un éclairage qui vous permettent de voir et surtout d’être vus ! Pensez également à l’utilité de porter un casque et du matériel de protection en cas de chute, même si ceux-ci ne sont pas obligatoires en Belgique (mais vivement conseillés).

Attention : les assurances sont un point sensible de la circulation. En cas de doutes, n’hésitez pas à contacter votre assureur.