116 Communes Wallonie cyclable. Et maintenant ?

wacy2021-selectioncat.jpgLa Wallonie compte 116 Villes et Communes Wallonie cyclable, réparties sur l’ensemble de son territoire, qui ont été sélectionnées suite à un appel à projets lancé au mois de septembre 2020. Elles se partagent un subside régional d’un peu plus de 60 millions d’euros destiné entièrement à financer des travaux d’infrastructures en faveur des cyclistes.

Ces communes ont été retenues sur base de leur potentiel et de leur stratégie en matière de mobilité cyclable utilitaire. Car l’objectif de ce subside est l’élaboration, sur leur territoire, d’une véritable stratégie de développement de l’usage du vélo au quotidien, à travers un réseau structurant qui relie différents pôles d’attractivité (gare, commerces, zoning, administration, hôpital, école, etc.).

Les Communes Wallonie cyclable contribuent ainsi à la poursuite des objectifs régionaux en matière de mobilité des personnes, à savoir notamment atteindre en Wallonie une part modale vélo d’au moins 5% d’ici 2030 (voir pour plus de précisions : la Vision Fast 2030 et la Stratégie régionale de Mobilité). La mise en œuvre d’un réseau de Communes Pilotes Wallonie cyclable est d’ailleurs une mesure forte qui sera intégrée au nouveau Plan Wallonie cyclable en cours de finalisation.

Les éléments clés du projet

A quoi sert le subside des Communes Wallonie cyclable ?

Investir dans les infrastructures cyclables est un choix payant. En effet, de nombreuses études indiquent que chaque euro consacré au développement du vélo permet à la collectivité d’en économiser entre 10 et 20.
Ce chiffre impressionnant s’explique par les nombreuses vertus du vélo dans différents domaines : santé publique, lutte contre le changement climatique, amélioration du cadre de vie notamment en ville et dans les noyaux d’habitat, faible coût qui en fait un allié du budget des ménages… Et surtout, le vélo est un outil de mobilité particulièrement efficace : non seulement il est souvent le mode de transport le plus rapide sur des distances de moins de 5km – qui représentent plus de 50% de nos déplacements –, mais il est aussi un complément idéal des transports en commun.
Les Communes Pilotes Wallonie cyclable disposent chacune d’une enveloppe comprise entre 150.000 euros pour les plus petites et 1.700.000 euros pour les plus grandes. Avec cet argent, elles vont mettre en œuvre leur Plan d’Investissement Wallonie cyclable (PIWACY), c’est-à-dire réaliser des travaux d’infrastructures en faveur des cyclistes, à savoir :

  • Chemin réservé (F99a et F99b)
  • Chemin réservé (F99C)
  • Aménagement d’une piste cyclable séparée de type D7
  • Aménagement d’une piste cyclable séparée de type D9 et D10
  • Rue cyclable
  • Aménagements permettant de diminuer la vitesse en faveur des vélos
  • Marquage et signalisation spécifiques à destination des cyclistes
  • Stationnement vélo
  • Petits travaux d’amélioration du confort des cyclistes (exemple : abaissement de bordure)

Les communes doivent aussi mettre la main à la poche, puisque le montant effectif du subside régional équivaut, en fonction du type de projet, à 60% ou à 80% des coûts, le reste étant pris en charge par les communes.

 

Qui décide des projets mis en œuvre ?

Les Communes Pilotes ont jusqu’au 1er octobre 2021 pour transmettre au Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures leur Plan d’investissement Wallonie cyclable (PIWACY), c’est-à-dire la liste des travaux qu’elles souhaitent réaliser et le budget estimatif y afférent. Cette liste est établie par les communes en concertation avec leur Comité de suivi du PIWACY (voir plus bas), un groupe de travail propre à chaque commune, où siègent notamment des représentants des usagers cyclistes. L’introduction du Plan d’Investissement et des projets se fait via Le Guichet des Pouvoirs locaux.
 Sur base des informations reçues, le SPW MI analysera les projets sous les angles de :

  • La stratégie : les aménagements proposés sont-ils à même de capter la demande cycliste (rapidité, cohérence, confort, agrément…) ? Relient-ils des pôles d’attractivité ? Ne contreviennent-ils pas au principe STOP ?
  • La sécurité : les aménagements proposés sont-ils adapté au contexte ? Sont-ils conformes aux recommandations de la Sécurothèque notamment (mixité/séparation…) ?
  • La faisabilité : le Plan d’Investissement tient-il la route ? Les estimatifs budgétaires et le timing sont-ils réalistes ? Les aménagements proposés sont-ils éligibles ? La commune dispose-t-elle d’un droit sur le terrain concerné ?

Le SPW MI se rendra ensuite dans la commune, pour une visite de terrain, et remettra un rapport au Ministre qui validera ou non le Plan d’investissement. Si celui-ci est approuvé, les projets pourront alors être mis en œuvre l’un après l’autre.

 

Quand les cyclistes pourront-ils bénéficier des nouvelles infrastructures ?

Assez rapidement, puisque les premiers projets devraient sortir de terre dans le courant de l’année 2022. Et les derniers devront être finalisés avant la fin de l’année 2024. Ci-dessous, le calendrier de mise en œuvre :

 

Calendrier PIWACY.jpg

Il n’y en a donc que pour les infrastructures ?

Lorsqu’on réfléchit à la question de la mobilité cyclable, il faut bien prendre en compte le fait que le nombre de cyclistes (la demande) est directement lié à la qualité des aménagements (l’offre). En d’autres termes, plus on améliore les conditions de la pratique du vélo, plus il y a de gens qui se déplacent à vélo. Un réseau cyclable sécurisé et bien pensé est donc la base de toute politique cyclable. Mais ce n’est pas le seul paramètre. Il y a aussi, entre autres, une composante subjective et culturelle. Ce n’est pas tout de créer des aménagements cyclables, encore faut-il les mettre en valeur et donner aux gens l’envie et la capacité de les utiliser. Se déplacer à vélo n’est en effet pas toujours un réflexe en Wallonie, les préjugés sur ce mode de déplacement ont souvent la dent dure et beaucoup de personnes n’ont tout simplement pas les compétences pour le faire, car cela nécessite un apprentissage.
Il est donc indispensable d’impliquer les usagers dès la conception de la politique cyclable, de prendre en compte les besoins des cyclistes, actuels et potentiels, depuis les enfants jusqu’aux aînés. Car c’est pour eux que les aménagements sont réalisés et que d’autres mesures d’accompagnements sont prises.

 

Le comité de suivi du Plan d’Investissement Wallonie cyclable

Les Communes Pilotes doivent mettre en place un Comité de suivi du Plan d’Investissement Wallonie cyclable :
On retrouve obligatoirement dans ce comité des représentants des usagers cyclistes. Par usagers cyclistes, on entend les personnes qui utilisent le vélo comme mode de transport au quotidien, qui se déplacent à vélo dans le cadre de leurs trajets utilitaires. Leurs représentants doivent donc pouvoir refléter au mieux la diversité des profils des cyclistes utilitaires, actuels et potentiels, et porter, de la manière la plus fidèle possible, leurs besoins et attentes à travers leur expérience d’usagers. Les représentants des usagers cyclistes seront donc des associations de cyclistes quotidiens et/ou des cyclistes ayant une bonne connaissance du territoire et des enjeux de la mobilité cyclable.

À côté des représentants des usagers cyclistes, on retrouvera, au minimum :

  • l’agent communal en charge de la mobilité au sein de la commune
  • l’agent communal en charge de la mobilité cyclable au sein de la commune
  • les représentants des services travaux et urbanisme
  • le représentant du Collège communal en charge de la mobilité
  • le délégué de la Commission consultative communale d'aménagement du territoire et de mobilité (CCATM), pour autant que celle-ci soit constituée

Ce groupe est chargé de coordonner la conception et la mise en œuvre du Plan d’investissement Wallonie cyclable (PIWACY). Il doit notamment remettre un avis sur tous les projets, lequel sera transmis au SPW Mobilité et Infrastructures avec le Plan d’Investissement (PIWACY).

Un audit de politique cyclable

Les Communes Pilotes doivent réaliser un audit qui a pour objectif de mesurer et d’améliorer le niveau de développement de leur politique cyclable. Un audit de politique cyclable est un outil d’aide à destination des autorités publiques, pour leur permettre de faire les bons choix et de prendre les mesures adéquates pour atteindre des objectifs définis. Une politique cyclable bien pensée doit en effet tendre vers le consensus entre toutes les parties concernées, c’est-à-dire l’administration, les services techniques, le politique et, bien entendu, les usagers cyclistes, afin de concevoir et appliquer des mesures à même d’augmenter la part modale vélo sur le territoire. Différents domaines de l’action publique sont ainsi passés en revue et évalués, et des solutions sont dégagées dans chaque domaine sous la forme d’un plan d’actions.

  • La demande cycliste  

Comment les besoins et attentes des cyclistes sont-ils identifiés et pris en compte ?

  • La coordination de la politique cyclable

Comment la politique vélo est-elle préparée et mise en œuvre ? Quelle est l’implication du politique ? De la police ? Comment la politique cyclable est-elle formalisée ?

  • Les moyens financiers et humains  

Quels moyens financiers et humains sont mobilisés par la commune ? Sont-ils suffisants et affectés efficacement ?

  • La promotion et les services

Quelles mesures positives, hors infrastructures, sont prises pour rendre la mobilité cyclable plus aisée et agréable ? Pour décourager l’usage de la voiture ? Quels services sont offerts ?

  • L’accompagnement au changement

Comment amène-t-on le citoyen à repenser sa mobilité ? Comment est-il informé, sensibilisé ? Les aspects « sécurité subjective » et « culture » étant notamment étudiés.

  • L’offre cyclable

Le réseau cyclable est-il suffisant et de qualité ? Et le stationnement vélo ? L’aspect « sécurité objective » étant particulièrement pris en compte.

  • Le monitoring

Les mesures prises sont-elles évaluées ? Les impacts sont-ils objectivés, mesurés ? Comment la commune s’auto-évalue-t-elle ?

Les Communes pilotes doivent donc faire appel à un bureau d’études spécialisé, externe à la commune, qui réalisera cet audit au plus vite, dans le courant de l’année 2021. Un modèle de cahier des charges est fourni aux communes par le SPW MI, afin de les aider à lancer leur marché. L’utilisation de ce CSC-type est particulièrement recommandée, surtout en ce qui concerne le respect des objectifs qui y sont repris.
Lorsque les travaux du PIWACY auront été réalisés, les communes feront réaliser un deuxième audit : il s’agira d’une mise à jour du premier audit, permettant d’évaluer le chemin parcouru depuis lors, de voir ce qui dans le plan d’actions a été suivi, en d’autres termes, comment le niveau de développement de la politique cyclable communale a évolué.
Ces deux audits peuvent également être subsidiés dans le cadre du PIWACY, pour un montant équivalent à maximum 4% des travaux subsidiés (les projets d’aménagement), pour autant que la totalité du subside ne soit pas utilisée pour financer les travaux.

 

Une plateforme de signalement des problèmes

Les Communes Pilotes doivent mettre à la disposition des usagers une plateforme de signalement.

Il n’est pas rare que les usagers, notamment les cyclistes, se retrouvent confrontés à des problèmes dans le cadre de leurs déplacements et ne savent pas à qui les faire remonter (par exemple : une piste cyclable détériorée ou mal entretenue, des obstacles ou détritus, un marquage au sol effacé ou glissant, une bordure ou une plaque d’égout dangereuse, ou tout simplement une manque d’aménagement adéquat…).
Pour pouvoir prendre en compte le vécu des usagers, les Communes Pilotes doivent mettre à leur disposition une plateforme leur permettant de signaler facilement aux services concernés tout problème lié à l’état ou à l’utilisation des voiries et de l’espace public en général. Une solution gratuite pour les communes est par exemple l’outil FixMyStreetWallonie.

 

Des comptages avant et après travaux

Afin de pouvoir mesurer l’impact des aménagements mis en œuvre, des comptages devront être réalisés avant et après travaux, ainsi que deux fois par an, pendant dix ans, une fois les projets finalisés. Le but étant d’évaluer le nombre et le type de cyclistes (comptages qualitatifs et quantitatifs) empruntant les voiries concernées par les travaux, et donc l’effet en matière de mobilité cyclable utilitaire, et de procéder le cas échéant à des ajustements. L’utilisation de l’offre de stationnement vélo sera également un indicateur important à prendre en compte. Le SPW Mobilité et Infrastructures fournira aux Communes Pilotes une méthodologie spécifique pour les aider à réaliser des comptages de manière optimale. En effet, il est primordial que les données obtenues soient les plus représentatives possibles de la réalité et puissent être exploitées dans le cadre d’une base de données générale.

 

Pour tout comprendre sur les Communes Pilotes Wallonie cyclable, consultez :

Les documents utiles à l’attention des gestionnaires communaux :

Retrouvez tous les documents utiles à la mise en oeuvre de votre projet (fiche voirie, fiche stationnement, note explicative de l'outil cartographique, etc) sur le portail Infrastructures.

 

 

 

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Les Communes Pilotes Wallonie cyclable sont connues !

Date: 12/03/2021 08:57

Au mois de septembre 2020, la Wallonie lançait l’appel à projet "Communes pilotes Wallonie cyclable". Aujourd'hui, les 116 villes et communes sélectionnées sont connues.     Le but de cet appel à projet ? Sélectionner les Villes et Communes de Wallonie ayant le plus grand potentiel et la stratégie la plus aboutie pour développer la pratique du vélo utilitaire sur leur territoire. À la clef ? Une subvention...